
Dis la vérité.
Mes ami.es se moquent de cette passion qui m’anime en permanence. Il faut savoir, il faut que justice soit proclamée et énoncée dans un cri. Que le monde entende et s’incline.
Je bannis le mensonge, l’hypocrisie, la lâcheté et les bienséances. Je vomis ces liens qui nous empêchent de nous mouvoir.
Dis la vérité.
Ma franchise abrupte provoque agacement et étonnement quand je la laisse m’embraser. Lorsque je lève le voile sur les faits et les exhibe dans leur lumière la plus cinglante.
Je pose des questions que j’imagine simples et j’oublie que certaines réponses n’existent pas. Ou tout du moins pas encore.
Que la vérité change de relief en fonction des jours et des émotions, que ce qui m’est véridique un matin peut se retrouver diminuer face à une autre analyse le lendemain.
Dis la vérité.
Elle vient me susurrer à l’oreille ses suppositions et angoisses. Elle prend tour à tour l’accent du mensonge et de la flatterie, de la franchise et du mépris. Elle s’évapore lorsque je tente de saisir un fait et de m’y plonger totalement. Elle s’échappe et apprécie semer ces innombrables questions qui me tourmentent tandis que je reste la tête entre les mains, la nuit, dans le creux de mon lit. Je la grave chaque jour au stylo dans mes carnets, y laissant énergie et rage. Je ne trouve un semblant de paix qu’à l’unique instant où je sens mon esprit la rencontrer. J’en oublie presque de vivre à force de n’être qu’analyse.
Dis la vérité.
Arrête de chercher. Arrête de contrôler. Arrête de tenter de comprendre. Personne ne rentre dans des cases. Tout ne s’explique pas. Tu te poses trop de questions. Respire. Profite.
Tu ris trop fort. Je ne ressens plus la même chose pour toi. Tu n’es pas à la hauteur. Je te dis non, pour aujourd’hui comme pour demain. Tu vas me faire du mal comme les autres. J’ai trop souffert, j’ai trop eu mal. Oui, ça aurait été différent.
Dis la vérité.