
La rage arrive et me secoue le coeur, sans que je n’en comprenne souvent la cause.
Comme la solitude, elle s’invite et se loge dans le creux de ma poitrine, de mes seins, de mon esprit. Vive, profonde, immuable et inexpliquée. A me donner l’envie de frapper dans les murs, de voir la peau de mes phalanges se fendre, du sang en sortir doucement puis de plus en plus fort, comme un torrent. Une violence, chose que j’exècre pourtant plus que tout au monde.
Mais il faut que cette souffrance mentale cesse et prenne corps, enfin, que je puisse la toucher, la voir, la palper presque.
Cette même rage me pousse à manier agressivité et ironie, à adresser des pics aux inconnus, aux passants, aux voisins. Mes proches restent les seuls épargnés par la déflagration, les seuls contre lesquels je refuse de lancer cette croisade épuisante et stérile. Je ne m’adresse jamais méchamment aux femmes étrangement : je connais pourtant leurs faiblesses et leurs craintes, étant une des leurs. Je sais où taper pour ouvrir la blessure et rajouter du sel, si le coeur m’en dit.
Mais elles m’ont toujours plus effrayée et intimidée que les hommes, me poussant à être sur la réserve, le consensus.
Peut-être est-ce parce que cette colère viscérale reste en soit plus attribuée aux hommes, un trait de caractère stéréotypé : en les affrontant, en me dressant droite et fière, viro major après tout, je rappelle que je ne suis pas la demoiselle en détresse. Celle qui attend qu’on la sauve, qui ne se laissera pas manipuler, qui voit clair dans leur jeu, dont la compagnie se mérite. Je ne suis pas qu’un corps. Je suis bien plus que cela. Agenouille-toi. Prête serment. Crains-moi.
Mais il s’agit d’un leurre. Encore un. Encore un piège que je me tends, sciemment.
En réalité, ces moments où la rage m’étreint, où je ne suis que cris et coups, cachent en réalité le souhait inavouable que l’on me prenne dans ses bras. « Tu ne me trompes pas. Ne me repousse pas, je ne partirai pas. Je te connais et tu n’es pas si obscure que tu ne veux me le faire croire dans l’instant présent ».
Et toi, toi aussi ou encore toi, vous avez fui. Vous n’avez pas saisi le sens de mon rejet et il ne me reste que les regrets, une culpabilité et l’auto-flagellation. Je ne peux pas vous blâmer pour cela : j’aurai agi de la même manière.
Pardonnez-moi. Peut-être un jour, je serai suffisamment forte pour museler la rage. Peut-être un jour, vous verrez clair dans mon petit jeu.
C est rageant mais nous allons devoir attendre alors 😜 Joliiii texte.
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Merci beaucoup !! :-*
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