
Et bah. Ca faisait bien longtemps que je n’étais pas passée par ici.
Je pourrais me cacher derrière le rythme trépidant de mes derniers mois où j’ai fini le coeur et le corps lessivés à la centrifugeuse mais ça serait mentir : je n’avais pas d’inspi. J’avais la flemme (souvent). Le blues (parfois). Ecrire pour amuser la galerie ou se remater pour la 653ème fois Friends, il faut choisir.
Cela fait donc un an que le rythme de mes chroniques a fondu comme la décence de Beigbeder sur un plateau télé mais, promis, je n’ai pas chômé. Je n’étais pas en train de m’enfiler des mojitos sur une plage en Thaïlande et à déambuler en string toute bronzée (j’ai des hémorroïdes et la peau trop blanche de toute manière). Les premiers temps de 2022, j’avais un déménagement, la publication de mes chroniques et pas mal de dossiers à gérer.
Quant au deuxième semestre de 2022, il fut… Particulier. Car oui, la vie, c’est toujours ce qui te ratiboise le coin de la gueule quand tu es occupée à t’imaginer heureuse for ever and after. Blablabla.
Tout le monde, au moins une fois dans sa vie, pense que s’ouvrir les veines, tirer sa révérence, faire reset serait peut être la solution. Une accalmie face aux doutes, aux difficultés, à la vie qui peut être sacrément chienne parfois. J’en fais partie.
Je suis de ce genre de personnes qui, pourtant, a de l’énergie. Qui aime rire. Qui s’extasie sur des plaisirs simples comme dormir dans des draps propres, sentir le soleil sur sa peau et déguster une glace en plein hiver. La connasse qu’on entend à l’autre bout d’une pièce et qui ne sait pas la boucler, c’est moi. Très souvent.
Mais le revers de la médaille, c’est qu’il m’arrive parfois d’avoir ce genre de pensées sournoises. De celles qui me rongent en permanence, à n’importe quel moment, sous la douche, entre deux gorgées de bières avec des amis, même la nuit. Surtout la nuit.
Il n’y a pas de respiration à mes côtés pour me bercer. Je me retrouve face à moi-même et ma tristesse, mes angoisses, un tumulte de l’enfer. Je n’ai jamais bien aussi dormi ces derniers mois que loin de Paris ou quand je partageais mon lit. Alors que j’ai adoré dormir seule pendant les 30 premières années de ma vie, à souffrir quand j’étais dans le même plumard que quelqu’un, à m’exiler au bout du lit, à être dans un demi-sommeil, que ce soit avec exs, plans culs et autres.
Bref. J’étais angoissée, j’avais envie de crever et je pleurais tous les jours. On était dans une ambiance digne d’une mauvaise série B.
Et puis, 2023 est arrivé. Je ne pouvais plus trop lutter. Ou choisir de rester prostrée, de voir tout en gris, de m’apitoyer. Une discussion avec un de mes amis m’a aidé à faire ce pas de côté, cet exercice mental pour prendre le recul. Je retranscris ici cette conversation, sans fioriture (je coupe juste tous les putain, merde, fait chier car, oui, je jure comme un charretier).
Il souriait, à la table de son bar, sa foutue doudoune sans manche qu’il arrive à porter avec un certain style alors que le monde entier ressemble à un teckel avec. Insupportable. Le genre d’amis qui te dit en plus à toi « c’est quoi une angoisse ? De la peur ? Ah oui, je vois je crois, j’ai ça que quand j’ai de la fièvre ». Moi présidente, je rétablirai la peine de mort pour moins que cela mais il faut croire que ce n’est pas mon ami pour rien.
– Alors, 2022 ? Ton bilan ?, m’a-t-il demandé, taquin.
– C’était une année de merde. Les six derniers mois étaient clairement dégueulasses. Le taf, et ci, et ça..
Je chouinais. J’avais envie qu’on me plaigne. Qu’on s’apitoie sur mon sort, comme une gosse. (Oui, je sais. Mature la dame.)
Puis, comme on a les amis qu’on mérite, Doudoune-sans-manche m’a regardée et m’a fait un clin d’oeil.
– Bah, tu as quand même été heureuse six mois non ? Les premiers ?
Je me suis figée et j’ai retroussé les babines, prête à mordre.
– Oui mais…
– Ca fait la moitié d’une année de bonheur non ? C’est pas mal, tu ne penses pas ? Au moins, tu as été six mois heureuse.
J’en suis restée comme deux ronds de flanc et je suis rentrée méditer tout ça. Il n’avait pas tort le bougre.
Il n’avait pas tort.
Oui, j’avais eu mal en 2022. Le nier ne diminuerait pas ma peine. Mais il y a eu des choses chouettes, par dizaines et je ne leur rendais pas hommage. L’ingrate.
Le 1er janvier de 2023, je me suis levée, j’ai pris un papier, un stylo et j’ai fait la liste de mes objectifs pour cette nouvelle année. Des choses concrètes, d’autres plus abstraites. Mais j’ai écrit, écrit, écrit à en noircir la page complètement. Me donner une liste de devoirs à faire comme une enfant pour renverser la vapeur et m’aimer plus.
Aujourd’hui, cela fait un peu plus de quatre mois et j’ai déjà coché pas mal de points. Les squats que je m’inflige trois fois par semaine me rapprochent des fesses de mes rêves. Je cours dans des legging et crop top, me donnant l’allure d’une gamine de 15 ans. J’ai désormais un chat qui sème ses poils blancs allergènes allègrement sur mon canapé et mes fringues sombres. J’ai interviewé pas mal de thanatopractrices. J’ai écrit des sketchs sur la calvitie, les riches, les avis Google et Blanche-Neige. Je me tire le tarot de Marseille quand je suis de bonne humeur. J’ai eu l’annonce d’un certain nombre de grossesses dans mon entourage, me rappelant que les enfants sont peut-être difficiles mais qu’il n’y a rien de plus beau que de voir mes amies s’essayer à ce métier si complexe et qui me fait désormais, je l’avoue, un peu de l’oeil.
J’avance donc. Je titube encore souvent, je pleure certains jours comme une enfant sans raison. Mais je me tiens droite.
Parce que de toute manière, personne d’autre ne peut le faire pour moi.
Parce que chacun de ces pas que je trace m’aide à respirer un peu mieux.
Parce que ma réussite sera un camouflet à ceux qui m’ont dénigrée.
Parce qu’au final, je suis un peu une drama queen en ce qui me concerne. La vie c’est chouette. Ma vie est chouette. J’ai de la chance. Transformons ces ombres en lumières.
Et toutes ces émotions qui me rongent, je vais m’offrir le luxe d’en faire un roman.
Et un beau. Promis.
Quel bonheur de te retrouver et te lire à nouveau
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Mais WTF ?!?! Pourquoi je n’apprends que maintenant que tu as un blog?!?
Fan. OVER FAN !!!
Coeur coeur paillettes meuf
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